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Qui a droit à l’indemnisation du préjudice d’affection en cas de décès ?

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La qualité d’ayants droit d’une victime décédée est classiquement admise pour les ascendants, collatéraux et descendants du défunt. D’autres proches peuvent également faire valoir un préjudice moral sous réserve d’établir un lien particulier d’affection avec le défunt.Toutefois, le droit à indemnisation de l’enfant à naître du fait du décès d’un ascendant est habituellement rejeté par les assureurs.

Qui a droit à l’indemnisation du préjudice d’affection en cas de décès ?

Prejudice d’affection : l’indemnisation de l’enfant ne apres le décès de son grand-pere

Au terme d’un arrêt rendu le 11 février 2021, la deuxième chambre civile de la Cour de cassation a admis l’indemnisation du préjudice moral d’un enfant né après le décès de son grand-père, refusant ainsi de cantonner à la seule disparition du père ou de la mère, le préjudice d’affection des enfants simplement conçus au jour du dommage.

Civ 2ème 11 février 2021 (pourvoi n°19-23525)

 

L’enfant à naître peut-il prétendre à l’indemnisation de son préjudice moral ?

La Haute juridiction était saisie d’un pourvoi formé par le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d’autres infractions (FGTI) à l’encontre d’un arrêt de la Cour d’appel de Bordeaux ayant reconnu le préjudice moral d’une petite-fille, du fait du meurtre de son grand-père maternel intervenu à une époque où elle était simplement conçue mais pas encore née.

Pour faire droit à la demande d’indemnisation, les magistrats du second degré avaient estimé que l’enfant « souffrait nécessairement de l’absence définitive de son grand-père maternel, qu’elle ne connaîtra jamais qu’au travers des souvenirs évoqués par les autres membres de la famille ».

Au soutien de sa critique, le fonds de garantie excipait, notamment, que « si le fait de naître et de vivre sans père ou sans mère, en raison de la disparition prématurée de l’un de ces derniers, [pouvait] constituer un préjudice en raison du lien de filiation qui unit l’enfant conçu et à naître à ses parents, le préjudice à raison du décès d’un autre membre de la famille ne [pouvait] être présumé ».

Ainsi selon l’auteur du pourvoi, en se bornant à relever que l’enfant souffrirait « nécessairement » de l’absence définitive de son aïeul, la Cour d’appel aurait insuffisamment caractérisé l’existence d’un préjudice d’affection indemnisable.

L’offre d’indemnisation de l’assureur doit être étendue à l’enfant à naître

En réponse au Fonds de garantie, la Cour de cassation a estimé que le motif avancé par la Cour d’appel de Bordeaux était au contraire opérant et qu’en pareil cas, l’enfant n’avait pas à justifier qu’elle aurait entretenu des liens particuliers d’affection avec son grand-père, si elle l’avait connu.